Marais de Saint-Georges de Rex/Amuré (Deux-Sèvres) – Fiche site

Saint-Georges de Rex et d'Amuré © C. Auburtin
Saint-Georges de Rex et d'Amuré © C. Auburtin

Marais de Saint-Georges de Rex/Amuré (Deux-Sèvres) – Fiche site

Paysage

Contexte paysager

Inventaire paysage Saint Georges de Rex/Amuré © CEN-PC

Inventaire paysage Saint Georges de Rex/Amuré © CEN-PC

Le site du Marais de Saint-Georges-de-Rex / Amuré appartient aux 30 000 hectares de Marais mouillés bocagers du Marais poitevin. Ce paysage typique, entièrement façonné par l’homme, a été classé en 2003 au titre de la loi du 2 mai 1930, pour son intérêt pittoresque et scientifique. Il est structuré à la fois horizontalement par les parcelles de prairies, les fossés et les canaux et verticalement, par les alignements de frênes têtards et de peupliers, qui lui confèrent son caractère bocager.

Intérêts paysagers du site

C’est certainement le morcellement parcellaire extrême qui surprend tout d’abord, avec cette multitude de petites parcelles d’une trentaine d’ares en moyenne, délimitées par un petit fossé ou une conche. Le mode de gestion traditionnel du frêne, avec « la taille en têtard », apporte une spécificité paysagère très forte au marais. L’organisation complexe et artificielle du réseau hydrographique, couplée à la couleur verte qui domine (prairies, feuillages, lentilles d’eau…) lui vaut le nom de « Venise Verte ».

Ambiances

Bien que le marais ait été créé de toutes pièces par l’homme et qu’il soit d’une grande artificialité, il s’en dégage un air à la fois de grande familiarité, voire presque d’intimité. Du fait d’une assez grande hétérogénéité d’occupation des sols –boisements, friches, mégaphorbiaies, prairies, etc.- et de la quasi absence de bâti, le lieu revêt une dimension naturelle et sauvage. L’endroit est recherché par le touriste en quête de calme et d’authenticité, pour son caractère paisible et verdoyant.

Patrimoine naturel

Milieux naturels

Le Marais de Saint-Georges-de-Rex/Amuré correspond à une cuvette entourée de buttes calcaires. Il s’agit d’un diverticule du Golfe des Pictons, connecté au système alluvial de la Sèvre Niortaise. Les formations superficielles sont constituées de bri (alluvions) et de tourbe qui s’est progressivement formée par l’accumulation de matière organique dans cette zone humide.

Ces caractéristiques de sol et d’hygromorphie permettent la présence de milieux naturels spécifiques et diversifiés en fonction de la gestion qui y est pratiquée. On y trouve des parcelles de végétation :

  • herbacée basse, dominées par les prairies humides,
  • herbacée haute, dont les mégaphorbiaies, les cariçaies et les roselières,
  • arbustive et arborée, avec les aulnaies/frênaies, les saulaies et les peupleraies…

Dans cette diversité, 7 habitats ont une forte valeur patrimoniale régionale, dont 4 sont d’intérêt européen.

Faune, Flore, Géologie

Fritillaire pintade © M. Wagner

Fritillaire pintade © M. Wagner

L’intérêt floristique du site se révèle principalement par la présence d’espèces patrimoniales des milieux herbacés humides comme par exemple l’Euphorbe des marais, la Fritillaire pintade, la Fougère des Marais ou encore la Renoncule à feuilles d’ophioglosse.

Concernant la faune, le site accueille une grande diversité d’espèces avec la présence d’espèces remarquables, notamment pour l’entomofaune : Cuivré des marais (papillon) , Agrion de mercure (libellule) et Rosalie des Alpes (coléoptère), mais aussi pour les oiseaux (Loriot d’Europe, Pie-grièche écorcheur…) et pour les mammifères (Loutre d’Europe, Musaraigne aquatique, Rat des moissons…).

Gestion, sensibilisation

Objectifs de gestion

Ce site d’intérêt majeur sur le plan paysager et écologique présente, comme une grande partie des zones humides, un équilibre fragile menacé par l’évolution de l’occupation du sol. La régression de l’élevage bovin depuis ces dernières décennies a conduit à une disparition des prairies au profit des boisements selon une dynamique d’évolution naturelle ou suite à leur plantation en peupleraies. Les parcelles du pourtour, moins humides, ont été mises en culture. Cette homogénéisation du paysage est synonyme de banalisation et d’appauvrissement du milieu. La préservation du marais passe donc par la nécessité de maintenir une diversité de milieux, en particulier les formations herbacées et surtout les prairies. Il faut pour cela assurer leur gestion en s’appuyant sur le savoir-faire des éleveurs locaux.

Modalités de gestion

  • Objectifs :

– restaurer et préserver les prairies naturelles humides et les espèces patrimoniales associées,

– préserver et entretenir les habitats d’intérêt communautaire : Mégaphorbiaies, Cladiaies/Phragmitaies et Aulnaies/Frênaies,

– sensibiliser le grand public à l’intérêt et à la richesse des marais mouillés.

  • Modalités : afin d’assurer la restauration et l’entretien du marais sur le long terme, la maîtrise foncière a été recherchée dans le but de constituer des îlots de pâturage cohérents et d’assurer le maintien des formations végétales à fort intérêt écologique. L’animation foncière réalisée avec la Safer a permis d’acquérir 46 ha à l’amiable, dont 3 ha 35 dans le cadre du programme LIFE Nature Marais Poitevin.

La gestion de ces parcelles est détaillée dans un Document d’Actions et de Gestion Concertée (DAGC). Aujourd’hui, 26 ha sont gérés par 5 éleveurs bovins dans le cadre de baux ruraux à clauses environnementales. Des contrats de gestion Natura 2000 permettent l’entretien d’environ 5 ha de mégaphorbiaies et de roselières et les 15 ha restant sont des boisements diversifiés gérés en évolution libre afin notamment de préserver des zones de tranquillité pour la faune.

Rosalie des alpes © C. Auburtin

Rosalie des alpes © C. Auburtin

 

Département Deux-Sèvres - ENS

Département Deux-Sèvres – ENS