Côte-Belet (Deux-Sèvres) – Fiche site

La Côte-Belet, Deux-Sèvres © CEN-PC
La Côte-Belet © CEN-PC

Côte-Belet (Deux-Sèvres) – Fiche site

Paysage

Contexte paysager

Inventaire paysage Côte Belet © CEN-PC

Inventaire paysage Côte Belet © CEN-PC

Le site de la Côte-Belet s’inscrit dans l’ensemble paysager des Chaumes d’Avon, Bougon et Pamproux. Cet ensemble joue le rôle de carrefour au sein de paysages variés : il apparaît en effet comme une bande bocagère séparant d’est en ouest les deux grands ensembles des terres rouges bocagères et, du nord au sud, les plateaux, aux paysages nettement plus ouverts, de Pamproux et de Lezay (entités 305 et 105 de l’Inventaire des Paysages de Poitou-Charentes).

Intérêts paysagers du site

Ici, le bocage présente une organisation assez singulière dans la mesure où le maillage de haies est structuré en trames de dimensions très variables selon les secteurs. Sur les terres les plus pauvres et les plus marneuses, cette trame reste serrée. Au contact des plateaux, elle se distend fortement jusqu’à disparaître complètement. Ce qui créer ici l’évènement paysager, c’est un fossé d’effondrement (graben) qui vient interrompre la monotonie des plateaux de champs ouverts environnants. Point dominant de ce fossé, la Côte-Belet offre des possibilités de compréhension et de lecture du paysage tout à fait uniques.

Ambiances

Discret monticule s’élevant au centre du fossé d’effondrement, la Côte-Belet est un site que l’on voit, et d’où l’on voit, ce qui, en secteur bocager ou semi-bocager est chose rare. Si l’on ressent toujours un peu la topographie des lieux en les parcourant à pied, la fréquence des éléments arborés (haies, bois, bosquets) diminue la possibilité de bien s’orienter, ce qui engendre une qualité précieuse qui est celle de la découverte progressive du site. La grande diversité d’occupation des sols (vigne, prairies, céréales, vergers, bois, friches…) apporte sa touche de richesse aux paysages rencontrés. Leur caractère d’authenticité revient surtout au fait qu’ils sont bel et bien vivants : il n’est pas rare d’y rencontrer un vigneron, un promeneur ou un naturaliste.

Patrimoine naturel

Lézard vert © C. Violon

Lézard vert © C. Violon

Milieux naturels

Le site de la Côte-Belet comprend deux habitats d’intérêt communautaire (européen) : les pelouses calcicoles marnicoles atlantiques et les prairies marno-argileuses, considérées comme prioritaires au regard de leur richesse en orchidées. La richesse de la Côte-Belet vient de la mosaïque et de la complémentarité entre les pelouses sèches, les prairies, les haies, les boisements et les zones humides (mares).

Faune, flore, géologie

La Côte-Belet est une butte marneuse située dans un graben (affaissement tectonique lié à deux failles parallèles). Au centre de la dépression, la Côte-Belet a résisté à l’érosion. Le fond du graben est constitué en grande partie par des marnes oxfordiennes, riches en spongiaires, ammonites et bélemnites bien visibles à la Côte-Belet.

Abritant des plantes à affinité méridionale, les pelouses sèches de la Côte-Belet sont réputées pour leurs orchidées : 23 espèces aux couleurs et formes étonnantes ont été recensées.

Ophrys bécasse © M. Wagner

Ophrys bécasse © M. Wagner

C’est aussi un lieu de privilégié pour les reptiles (Vipère aspic, Couleuvre verte et jaune, Couleuvre d’Esculape, …) et les amphibiens (Triton crêté, Rainette arboricole et le Pélodyte ponctué, …).

La diversité spécifique en oiseaux est relativement faible (33 espèces) avec une dominance d’espèces de milieux fermés. Étant donné l’importance des formations arbustives et boisées, la majeure partie des espèces sylvicoles sont nicheuses sur le site. Toutefois, la Côte-Belet abrite quelques espèces liées aux milieux ouverts, comme, l’Alouette des champs et la Pie-grièche écorcheur qui est nicheuse sur le site.

Gestion, sensibilisation

Objectifs de gestion

Les pelouses sèches de la Côte-Belet ne représentent qu’une étape dans une succession végétale conduisant à des boisements. Faute d’entretien généralement assuré autrefois par le pâturage, les pelouses sont dans un premier temps colonisées par les arbustes et les graminées « sociales » (Brachypode penné…), ou sont parfois mises en culture. Les espèces « thermophiles » qui font la richesse du site, telles que les orchidées ou la Pie-grièche écorcheur, disparaissent alors.

  • Restaurer et maintenir l’habitat de pelouse sèche et les espèces patrimoniales associées (orchidées…).
  • Favoriser la diversité de milieux (maintien de haies et boisements).
  • Favoriser la reproduction d’espèces d’intérêt patrimonial.
  • Sensibiliser le grand public à l’intérêt et à la richesse de ce patrimoine.

Modalités de gestion

Afin de restaurer l’habitat de pelouse sèche, des parcelles ont été débroussaillées. Les parcelles en pelouse sont aujourd’hui entretenues, soit par fauche et débroussaillage périodique pour trois hectares soit par pâturage ovin (9 ha) ou bovin (2 ha) dans le cadre de conventions passées avec deux éleveurs locaux. Les deux hectares restants correspondent à des boisements et à des friches arbustives laissés en évolution spontanée pour favoriser la diversité d’habitats.

Différents suivis sont mis en place afin d’évaluer l’impact de la gestion. Ils visent à faire ressortir l’évolution des parcelles gérées. Une analyse est ainsi faite sur l’état de conservation des pelouses sèches, ainsi que sur l’évolution des espèces d’orchidées.

Des animations nature sont régulièrement proposées. En parallèle, un poster et une exposition contribue à la sensibilisation du grand public. Une aire d’interprétation permet au public de découvrir les alliances entre géologie, relief, paysage, faune, flore et présence de l’homme.

 

Département Deux-Sèvres - ENS

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