Carrières de Touvérac (Charente) – Fiche site

Carrières de Touvérac, Charente © C. Violon
Carrières de Touvérac, Charente © C. Violon

Carrières de Touvérac (Charente) – Fiche site

Paysage

Contexte paysager

Inventaire paysage Touverac © CEN-PC

Inventaire paysage Touverac © CEN-PC

Les Carrières de Touvérac appartiennent au « Petit angoumois » (entité 506 de l’Inventaire des Paysages de Poitou-Charentes). Compris entre la vallée de la Dronne au sud, les collines de Montmoreau à l’est, les coteaux du Lary à l’ouest et la Champagne charentaise au nord, ce territoire offre un chapelet d’espaces boisés et de zones de polycultures mêlant prairies, vignes, etc. L’habitat, diffus, se développe selon une succession de petits univers autarciques ceinturés par leur couronne de boisements. Cet enserrement végétal concerne également le site des Carrières de Touvérac, lui-même fortement boisé. Le relief accentue cette sensation en limitant les vues vers les paysages environnants.

Carrières de Touvérac, Charente © C. Auburtin

Carrières de Touvérac © C. Auburtin

 

Intérêts paysagers du site

L’exploitation passée du site a véritablement engendré un paysage insolite. En passant d’un trou d’exploitation à un autre, on découvre soudain de magnifiques panoramas, dévoilant de plus ou moins vastes plans d’eau, aux couleurs étonnantes… dépaysement assuré ! Le sentier de découverte aménagé met en scène ces contrastes d’ombre et de lumière, de vert et de bleu, saisissants. Il s’agit notoirement d’un site remarquable sur le plan paysager.

Ambiances

L’extraction d’argile a créé des effets de ruptures parfois forts, des « micro-ravins » surplombant les plans d’eau. Lorsque les pentes sont plus faibles, les sols particulièrement clairs et nus semblent griffés par de très nombreuses ravines, formes élémentaires d’érosion créées par le ruissellement concentré des eaux sur un versant.

Les espaces sont tantôt très refermés sous la voûte boisée, tantôt largement ouverts sur un creux, plus ou moins rempli d’eau. Certaines ambiances font penser aux îles du Pacifique avec leurs eaux bleu-turquoise et leurs plages de sable blanc… sous certaines conditions de climat bien évidemment. D’autres étangs de couleur plus « neutre », apportent plus de douceur, se rapprochant davantage de l’idée que l’on se fait d’un étang.

Patrimoine naturel

Milieux naturels

Sur le site des Carrières de Touvérac, on trouve notamment des landes humides atlantiques à Bruyère ciliée (Erica ciliaris) et Bruyère à quatre angles (Erica tetralix) ou des tourbières bombées à sphaignes, habitats d’intérêt communautaire prioritaires. C’est la mosaïque d’habitats caractéristiques du Sud Charente (landes, saulaies, fourrés à Piment royal, étangs, phragmitaies, boisement de chênes,…) qui fait toute la richesse de ce site.

Faune, flore, géologie

Simethis à feuilles planes © C. Violon

Simethis à feuilles planes © C. Violon

D’origine continentale, les dépôts sablo-argileux de la région proviennent de l’érosion du Massif central. Transportés par les cours d’eau, les produits de cette érosion (graviers, sables, argiles) se sont accumulés dans une vaste dépression. Les dépôts se composent de 7 formations successives couvrant l’intervalle Paléocène supérieur-Quaternaire, soit près de 60 millions d’années. À dominante argileuse, certaines de ces formations ont été activement exploitées pour la production de kaolinite ou « argile blanche ».

Le site présente un patrimoine faunistique relativement riche avec de nombreuses espèces telles que la Cistude d’Europe (Emys orbicularis), tortue emblématique du Sud Charente ou encore la loutre (Lutra lutra) dont la présence a été découverte récemment. Le site accueille la seule station départementale de Leucorrhine à front blanc (Leucorrhinia albifrons), libellule protégée au niveau national.

Cistude d'Europe © CEN-PC

Cistude d’Europe © CEN-PC

Au niveau floristique, on peut noter la présence de 3 espèces patrimoniales : le Piment royal, l’Osmonde royale et le Siméthis à feuilles planes.

Gestion, sensibilisation

Objectifs de gestion

Sans intervention, les habitats de landes et les milieux tourbeux évoluent naturellement vers des stades forestiers, selon une dynamique de végétation. Or, ce sont ces habitats qui font en grande partie la richesse du site. C’est pourquoi l’objectif du Conservatoire est de maintenir ces milieux ouverts par des actions de restauration et d’entretien périodique.

  • Conservation du patrimoine naturel et paysager du site :

– maintien d’une mosaïque de milieux,

– reconquête, restauration et entretien des surfaces de landes,

– restauration du régime hydraulique permettant l’alimentation et le développement des zones tourbeuses,

– favoriser l’implantation d’habitats et d’espèces pionnières sur substrat acide.

  • Information et sensibilisation du grand public à la connaissance et la protection de la nature.
  • Ré-appropriation du site et des enjeux qui y sont liés par la population locale.

Modalités de gestion

Afin de restaurer et de conserver les habitats d’intérêts présents sur le site, différentes actions sont menées :

  • Coupe de pins.
  • Broyage, débroussaillage ou fauche périodique des landes.
  • Restauration et entretien de roselière.
  • Création de mare.
  • Débroussaillage de la zone tourbeuse à sphaignes.

Afin de valoriser le site, un sentier d’interprétation permet de découvrir le patrimoine naturel présent, mais également l’histoire particulière de son utilisation passée (extraction d’argile).

Des animations sont régulièrement réalisées auprès des scolaires et du grand public sur des thématiques variées.

Enfin, un livret explicatif permet de sensibiliser le grand public sur l’intérêt écologique du site.