Les Carrières de Touvérac (Charente) La lettre

Carrières de Touvérac, Charente © C. Violon
Carrières de Touvérac, Charente © C. Violon

Les Carrières de Touvérac (Charente) La lettre

Édito

Le site des carrières de Touvérac est situé au coeur du Sud Charente, un territoire qui a su garder une nature préservée. Exploité pour son argile blanche (le kaolin) depuis les années 1950 jusqu’à la fin des années 1990, le site a été marqué par l’action de l’homme. Les étendues d’eau bleues surmontées de falaises blanches colonisées par la végétation offrent aujourd’hui des paysages remarquables. C’est pour préserver ce joyau de biodiversité qu’a débuté il y a une vingtaine d’année un véritable travail partenarial entre le carrier, la commune et le Conservatoire Régional d’Espaces Naturels (CREN) de Poitou-Charentes. Aujourd’hui aménagé d’un sentier d’interprétation, le site est devenu un atout touristique avéré pour le territoire. Le public,
toujours plus nombreux, est appelé à faire preuve de civisme pour conserver la beauté de ce lieu exceptionnel.

Jacky Hugues, maire de Touvérac.

Des habitats variés créant un paysage singulier

Le site est occupé par une mosaïque d’habitats variés constituée de forêts de chênes et de châtaigniers, de roselières avec les pieds dans l’eau, de landes sèches ou humides ou encore zones tourbeuses. Cette diversité permet à une faune variée de s’exprimer. Certaines espèces utilisent même le site pour se reproduire, comme le Grèbe castagneux ou la Fauvette pitchou. Sur les secteurs de lande humide, on aperçoit les bonds successifs du vol du Fadet des laîches. Le chant caractéristique de l’Engoulevent d’Europe, parfois accompagné de quelques rainettes, composent ici la bande originale des crépuscules de chaque début d’été, sans oublier le ballet des chauves-souris.

Des forêts de Pins maritimes en cours de reconversion

Suite à l’arrêt de l’exploitation des carrières et aux travaux de réhabilitation du carrier, le site s’est vu largement recouvrir par le Pin maritime. Ce résineux croît rapidement et s’adapte très bien aux sols acides et pauvres que l’on trouve à Touvérac. Ces plantations homogènes présentent un intérêt moindre d’un point de vue environnemental. Elles n’ont jamais bénéficié d’entretien pour répondre à un objectif de production de bois. L’objectif pour le Conservatoire est donc de reconvertir ces plantations de pins afin de les faire évoluer vers des boisements mixtes (feuillus/résineux). Afin d’atteindre ce résultat, des premiers travaux ont été entrepris en septembre 2017 autour du parking de la Charbonnière. Une éclaircie à 80% de pins a ainsi été réalisée sur 2,75ha. Cette éclaircie permet d’apporter de la lumière au sol et de favoriser les semis de feuillus qui peine à se développer à l’ombre des pins. Des clairières seront également maintenues ouvertes favorisant le développement de la lande et des espèces qui y son liées.

Certains pins ont été couchés au bord de l’étang de la Charbonnière. Ils permettront peut-être à la discrète Cistude d’Europe de venir prendre un bain de soleil au printemps prochain. D’autres travaux similaires seront réalisés en 2018 et 2019 autour des étangs de la Charbonnière et du Terrier des Renards. Pendant les périodes de travaux, les parties en chantier seront fermées au public pour des raisons de sécurité. Merci de respecter la signalisation qui est mise en place.

La valorisation des bois coupés

Tous les pins coupés au cours des opérations de reconversions sont valorisés dans la filière bois. Tout le tronc est utilisé en papeterie pour les plus petits diamètres, en caissage et petit sciage pour les plus gros diamètres. Les houppiers, habituellement laissés sur place, sont sortis des parcelles. L’objectif est d’exporter un maximum de matière pour ne pas enrichir le milieu. Ces houppiers sont ensuite déchiquetés et servent à alimenter des chaufferies bois.

Une tortue locale à préserver

Cistude d’Europe – ©C. Auburtin

La Cistude d’Europe, petite tortue locale, se rencontre assez communément dans les étangs du Sud Charente. Elle n’en reste pas moins protégée au niveau national et européen. Comme tous les reptiles, la Cistude est un animal à sang froid. Elle doit donc prendre des bains de soleil pour se réchauffer et emmagasiner de l’énergie : c’est la thermorégulation. En 2011, une étude  réalisée par Char

ente Nature a permis d’estimer le nombre de Cistudes présente sur le site. La population était alors évaluée à 35 tortues.

Des règles à respecter

Ce site particulièrement sensible doit être préservé. Pour cette raison et pour votre sécurité également, certaines règles doivent être respectées sur le site :

– La baignade est interdite.
– Les déchets ne doivent pas être laissés dans la nature.
– Il faut rester sur les sentiers.
– La pêche et la cueillette sont interdites.
– Les feux sont interdits.
– Les chiens doivent être tenus en laisse.

Le respect de ces consignes permettra de garantir la sécurité et la tranquillité des promeneurs ainsi que des espèces présentes sur le site.