Coteaux d’Availles-Thouarsais (Deux-Sèvres) – Fiche site

Availles - le Fourbeau © CEN-PC
Availles - le Fourbeau © CEN-PC

Coteaux d’Availles-Thouarsais (Deux-Sèvres) – Fiche site

Paysage

Contexte paysager

Inventaire paysage Availles © CEN-PC

Inventaire paysage Availles © CEN-PC

Le site fait partie de l’entité paysagère des « Plaines de Neuville à Thouars » de l’Inventaire des Paysages de Poitou-Charentes. Le paysage se présente comme un vaste plateau d’environ 110 m d’altitude, entrecoupé par de rares boisements sur les buttes. L’essentiel du paysage est dominé par la grande culture intensive. Sur ce plateau, les vues portent loin et les surprises paysagères sont peu nombreuses.

Intérêts paysagers du site

Se présentant comme deux entailles soudaines, les vallées sèches des Vaux et du Fourbeau créent des événements paysagers précieux dans le plateau agricole de l’Airvaudais. Leur relief, leur aspect en partie sauvage et naturel, leur échelle humaine contrastent avec les vastes champs horizontaux qui les environnent. Pénétrer au cœur de ces vallées est un dépaysement total tant l’impression d’isolement est forte.

Ambiances

La vallée des Vaux, située en retrait du bourg et de la vallée du Thouet, semble réellement coupée du monde. Aucun sentier ne permet de la parcourir. À l’inverse, la vallée du Fourbeau est plus animée : en étroite relation avec le bourg, elle se caractérise par une plus grande diversité d’occupation du sol, par la présence de jardins potagers et de noyers (qui constituent par ailleurs un motif paysager fort) et par une fréquentation relativement importante des riverains.

 

Patrimoine naturel

Milieux naturels

L’intérêt du site repose en partie sur la présence d’habitats de pelouses sèches calcicoles. Les conditions particulières de ces coteaux (pentes fortes, substrat calcaire, exposition sud et faible pluviométrie) permettent l’installation d’espèces à tendance méridionale. Menacées par l’abandon des pratiques agricoles, ces pelouses se boisent petit à petit.

Astragale de Montpellier © CEN-PC

Astragale de Montpellier © CEN-PC

Faune, Flore, Géologie

La plaine thouarsaise est entaillée par de nombreuses dépressions allongées, plus ou moins évasées, correspondant à des vallées sèches telles que Vaux et Fourbeau. Typiques des modelés karstiques, elles ont été creusées par d’anciens petits affluents du Thouet à des périodes nettement plus humides qu’aujourd’hui, notamment durant les glaciations du pléistocène (entre -1 800 000 et -10 000 ans), dans des dépôts sédimentaires à dominante carbonatée (calcaire argileux et calcaire bioclastique à rognon de silex) du Jurassique inférieur et moyen. L’intérêt floristique se révèle au travers des nombreuses espèces de pelouses rases (Trinie glauque, Lin à petites feuilles, Globulaire…) ainsi que des espèces à répartition plus méridionale (Astragale de Montpellier, Hélianthème des Apennins) et la présence de quelques espèces d’orchidées. La principale richesse faunistique réside dans le nombre d’espèces d’insectes, notamment de papillons (59 espèces de papillons de jour) et de criquets. Ils permettent notamment l’alimentation de nombreux prédateurs (oiseaux, chauves-souris, reptiles) présents sur le site.

Bel-Argus © CEN-PC

Bel-Argus © CEN-PC

 

Gestion, sensibilisation

Objectifs de gestion

Autrefois, les coteaux étaient entretenus par pâturage. Délaissés depuis plusieurs dizaines d’années, ils ont progressivement été envahis par les aubépines, les prunelliers et les chênes pubescents. Au terme de cette évolution naturelle, les pelouses rases, où réside le plus grand intérêt écologique, tendent à disparaître. Un entretien approprié est donc nécessaire pour préserver la diversité et la qualité biologique et paysagère de ces coteaux.

  • Restaurer et préserver les habitats de pelouses sèches et de dalle calcaire, ainsi que les espèces patrimoniales associées.
  • Favoriser la diversité et la complémentarité des milieux et des espèces associées.
  • Évaluer l’évolution du site et l’efficacité de sa gestion.
  • Sensibiliser un large public à l’intérêt du site, des milieux, des espèces présentes et à la nécessité de leur préservation.

 

Modalités de gestion

Six hectares de pelouses en cours d’embroussaillement, voire de boisement, ont été restaurées. Il s’agit d’opérations de débroussaillage et de fauche de restauration accompagnées d’une coupe des arbres indésirables. Depuis cette restauration, une gestion périodique est menée : entretien par débroussaillage/fauche avec exportation tous les 4 ans environ. L’idéal étant de mener un entretien par pâturage ovin, mode de gestion particulièrement intéressant à plusieurs égards, le Conservatoire tente d’installer un éleveur sur le site dans un projet multi-partenarial.

Afin de faire connaître ce patrimoine remarquable et la nécessité de le préserver, des animations grand public sont régulièrement organisées et un sentier d’interprétation a été réalisé en 2015.

Sentier d'interprétation, Availles-Thouarsais, Deux-Sèvres © CEN-PC

Sentier d’interprétation, Availles-Thouarsais © CEN-PC

 

Département Deux-Sèvres - ENS

Département Deux-Sèvres – ENS