Brandes de Soyaux (Charente) – Fiche site

Paysage

Contexte paysager

Les brandes de Soyaux constituent en elles-mêmes un paysage remarquable car elles se situent à l’intersection de plusieurs entités paysagères (cf. l’Atlas des Paysages de Poitou-Charentes) : d’abord, les paysages urbains de l’agglomération d’Angoulême bordant le site. Ensuite, les ambiances boisées et milieux landicoles qu’elles englobent, évoquent les paysages du pays du Karst. Enfin, de par leur situation dans un « relief de côtes » qui caractérise précisément les paysages des « Côtes de l’Angoumois », elles relèvent de cette entité paysagère également. Le site se situe en effet sur le sommet d’une « côte » comprise entre la vallée de l’Échelle (Nord-Est) et celle de l’Anguienne (Sud-Ouest).

Entre les zones d’activités commerciales ou de loisirs qui bordent le site et le vrombissement permanent des voitures de la RD939, il est difficile d’oublier le contexte péri-urbain. Toutefois, la frange boisée qui encercle le site réduit considérablement les perceptions visuelles sur les zones urbanisées, et réciproquement, le site ne se révèle qu’en y pénétrant.

Intérêts paysagers du site

Les brandes de Soyaux, qui se sont développées sur une lentille d’argile siliceuse, arborent un contraste surprenant avec les paysages environnants, dominés par le calcaire.

Héritage des activités traditionnelles (défrichement répétés, pâturage) sur une terre considérée comme inculte, le site offre aujourd’hui un paysage tout à fait singulier : un paysage de landes, dominé par les hautes bruyères et les ajoncs épineux. Les stigmates de son passé militaire, par la présence de tranchées et de postes de combat, et de son passé industriel, par la présence de carrières d’argile et de sable pour la fabrication de briques réfractaires ou de moules à canon, font également partie intégrante du paysage.

Ambiances

Les layons sinueux qui traversent la lande permettent d’approcher les hauts fourrés de brandes et d’ajoncs, denses et impénétrables. En prolongeant le chemin argileux au Nord-Est du site, le bruit des voitures se fait de plus en plus discret jusqu’à ce que le promeneur oublie totalement la proximité de l’agglomération d’Angoulême et ait une sensation complète de « nature » grâce à l’écrin végétal des brandes de Soyaux. Le site propose alors une large vue sur les coteaux de la vallée de l’Échelle situés à quelques kilomètres au Nord-Est. Ces rebords de plateaux sont largement dévoués à la polyculture et les nombreuses parcelles sont entrecoupées d’un chapelet de petit bois : l’un des motifs dominants de l’entité paysagère du pays du Karst. Au nord du site, le champ visuel s’arrête à la lisière forestière du bois en aval. Quelques bosquets et boisements ponctue également le site offrant des secteurs ombragés aux promeneurs.

Série issue de l’observatoire photographique du paysage n°4 du site des Brandes de Soyaux :

Patrimoine naturel

Milieux naturels

Sur le site, on trouve une grande diversité de mares parsemées qui correspondent souvent à d’anciens trous, traces du passé militaire, qui se sont remplis d’eau et où une végétation s’est parfois développée. Ces mares viennent diversifier la lande atlantique mésophile, dominante sur une grande majorité du site.

Faune, Flore, Géologie

D’origine continentale, des dépôts sablo-argileux provenant de l’érosion du Massif central ont été transportés par les cours d’eau. Les produits de cette érosion (graviers, sables, argiles) se sont déposés sur les terrains calcaires. C’est une de ces lentilles de sables argileux que l’on retrouve de manière très ponctuelle sur le site de Soyaux et qui a permis à cette végétation particulière de lande de s’y développer, contrastant avec la végétation calcicole prédominante du secteur.

Le site présente un patrimoine faunistique relativement riche avec 12 espèces de chauves-souris présentes dont certaines utilisent la grotte en période d’hibernation uniquement. La présence des nombreuses mares permet également d’avoir des effectifs importants d’amphibiens, avec notamment le Triton marbré (Triturus marmoratus) ou la Rainette verte (Hyla arborea).

Au niveau floristique, on peut noter la présence de 10 espèces patrimoniales dont l’Odontite de Jaubert (Odontites jaubertianus sbsp. jaubertianus).

Gestion, sensibilisation

Objectifs de gestion

Sans intervention, les habitats de landes et de pelouses évoluent naturellement vers des stades forestiers. Or, ce sont ces habitats qui font en grande partie la richesse du site et qui abritent de nombreuses espèces présentes. C’est pourquoi l’objectif du Conservatoire est de maintenir ces milieux ouverts par des actions de restauration et d’entretien périodique.

Conservation du patrimoine naturel et paysager du site :

• Restaurer une diversité d’habitats après l’incendie.
• Préserver une mosaïque d’habitats avec des pratiques de gestion favorables à la biodiversité.
• Valoriser le site et les pratiques de gestion, sensibiliser le public à la préservation du milieu et des espèces.
• Poursuivre l’acquisition de connaissances et évaluer l’évolution du site et l’efficacité de sa gestion.

Modalités de gestion

Afin de restaurer et de conserver les habitats d’intérêts présents sur le site, différentes actions sont menées :

• Broyage ou fauche périodique des landes.
• Restauration et entretien des zones de pelouses.
• Restauration de landes dégradées par la Fougère aigle.

Afin de valoriser le site, un sentier d’interprétation aménagé par le Grand Angoulême permet de découvrir le patrimoine naturel présent, mais également l’histoire particulière de son utilisation passée (usage militaire).

Des animations sont régulièrement réalisées auprès des scolaires et du grand public sur des thématiques variées.