Landes de l’Hôpiteau (Deux-Sèvres) – Fiche site

Callune, Landes de l'Hôpiteau © CEN-PC
Callune, Landes de l'Hôpiteau © CEN-PC

Landes de l’Hôpiteau (Deux-Sèvres) – Fiche site

Paysage

Contexte paysager

Inventaires paysage Landes de l'Hopiteau © CEN-PC

Inventaires paysage Landes de l’Hopiteau © CEN-PC

La Gâtine deux-sèvrienne (ou Gâtine poitevine), connue pour ses terres acides et froides liées au sous-sol granitique, fut occupée par des surfaces importantes de brande jusqu’au XIXe siècle. Suite à d’importants défrichements (fin XIXe–début XXe) et avec l’amélioration agronomique conjointe des terres par chaulage, le bocage prend une place largement dominante. Les Communaux de l’Hôpiteau constituent aujourd’hui une enclave de brande en zone bocagère ; celle-ci se caractérisant comme ailleurs par des prairies principalement vouées à l’élevage et un maillage dense de haies.

Intérêts paysagers du site

Le site apparaît de prime abord assez impénétrable et ses contours composés de brandes et boisements, en accentuent l’impression. L’un des intérêts paysagers du site réside dans sa participation à un ensemble, comprenant : un étang, une ancienne briqueterie, un bois et un bocage cultivé (une ferme toute proche), constituant un remarquable témoin de l’histoire rurale en cœur du Poitou au cours de ces deux ou trois derniers siècles.

Ambiances

En s’engageant sur l’un ou l’autre des layons qui parcourent le site, on découvre peu à peu de multiples espaces aux ambiances très différentes. Ici, une clairière créée par la coupe de bruyères fraichement exploitée, présente des ambiances très sèches. Ailleurs, on peut apercevoir l’apparition soudaine d’un, puis de deux, voire cinq à six «trous d’eau», plus ou moins cachés sous l’épais manteau de brande. L’étang et la manière avec laquelle il est adossé sur le site des communaux, créé une situation paysagère intéressante, visiblement très appréciée des riverains.

 

Patrimoine naturel

Bruyère à balais © CEN-PC

Bruyère à balais © CEN-PC

Milieux naturels

Ce site est caractérisé par la diversité de ses groupements végétaux, en lien direct avec les différentes conditions d’humidité. Il renferme ainsi des milieux pouvant passer de mares en eau toute l’année à des zones de landes sèches dominées par la Bruyère cendrée.

Faune, flore, géologie

La Bruyère à balais domine car elle est caractéristique de l’habitat de brande, le plus répandu sur le site. Toutefois, plusieurs espèces végétales présentes dans les mares (Renoncule toute blanche, Sphaigne, Utriculaire), ainsi que sur les chemins (Damasonium étoilé), confèrent au site un intérêt patrimonial fort. Associés à cette richesse floristique, mammifères, oiseaux (Busard Saint-Martin), batraciens (Rainette arboricole, Tritons crêté, marbré…) et insectes, tels que les papillons (Mélitée orangée) ou les libellules (Leucorrhine à gros thorax), y trouvent refuge.

 

Gestion, sensibilisation

Triton marbré © C. Auburtin

Triton marbré © C. Auburtin

Objectifs de gestion

L’abandon de l’exploitation des communaux conduit inexorablement au boisement de la lande et à l’atterrissement des mares. Devant ce constat, le Conservatoire a pour objectif principal de restaurer et maintenir l’habitat de brande tout en expérimentant différents types de gestion.

  • Restaurer et maintenir de l’Habitat de brande.
  • Favoriser la diversité des groupements de végétation présents, ainsi que les espèces patrimoniales (Renoncule toute blanche, Utriculaire…).
  • Favoriser la dispersion des amphibiens et la colonisation de nouvelles mares, ainsi que leur potentiel de reproduction.
  • Favoriser la nidification de passereaux d’intérêt patrimonial (Fauvette pitchou…) et la reproduction du Busard Saint-Martin.
  • Favoriser la diversité en odonates et la présence d’espèces à fort intérêt patrimonial (Leucorrhine à gros thorax…).
  • Sensibiliser le grand public à l’intérêt de ce patrimoine, tout en recherchant une appropriation par la population locale.

Modalités de gestion

Afin de régénérer la brande, des coupes avec exportation sont menées. Une zone-test est gérée par coupe tous les 7 à 8 ans, une autre est pâturée par des brebis sous la conduite d’un éleveur ovin. Des coupes de pins sont réalisées afin de limiter le boisement de la lande. Ces coupes de brande, associées au débroussaillage des sentiers, ont également pour objectif de favoriser la colonisation de nouvelles mares par les amphibiens. Afin de limiter l’atterrissement des mares et favoriser la végétation aquatique et sub-aquatique, des curages avec profilage des rives en pente douce sont menés. Deux mares de surface plus importante ont été créées en regroupant plusieurs petites mares. Enfin, une zone de « quiétude » est interdite d’accès du 1er mars au 31 août pour faciliter la nidification des oiseaux sensibles au dérangement.

Ce n’est pas une chose aisée ou tentante de parcourir la lande : aucun point de vue, un sentiment d’oppression. Pourtant, les communaux offrent un terrain surprenant de découverte. C’est pourquoi, des sentiers permettent de parcourir le site, seuls ou lors d’animations nature. Un sentier d’interprétation aménagé en 2012 permet au public de découvrir les alliances entre géologie, paysage, faune, flore et activités humaines. Au cours de haltes, les paysages de brande, l’activité des tuiliers ou encore les différentes espèces animales ou végétales fréquentant les lieux, sont portés à votre curiosité.

 

Département Deux-Sèvres - ENS

Département Deux-Sèvres – ENS