Landes de la Haute-Saintonge (Charente-Maritime) – Fiche site

Ardillasse Haute-Saintonge, Charente-Maritime © CEN-PC
Ardillasse Haute-Saintonge, Charente-Maritime © CEN-PC

Landes de la Haute-Saintonge (Charente-Maritime) – Fiche site

Paysage

Contexte paysager

Inventaire paysage Haute-Saintonge © CEN-PC

Inventaire paysage Haute-Saintonge © CEN-PC

Ce site se situe au cœur d’un vaste territoire présentant une unité paysagère notable : la Double saintongeaise (UP n°507 de l’Atlas des paysages Poitou-Charentes) créé en effet une transition boisée entre les terres charentaises plus viticoles (Mirambeau, Lary) et le vignoble girondin, bien au-delà de la limite régionale. Dans ce pays très boisé, les qualités et diversité d’ambiances paysagères reposent fortement sur « le fait » végétal. La monotonie créée par l’étendue des fûts droits et élancés de Pins maritimes, est interrompue soit par les secteurs de landes, soit par des boisements enrichis de feuillus (chênes, frênes, châtaigniers, aulnes, bouleaux,…). Les activités humaines, autres que forestières (habitat, extraction d’argiles…), viennent également interrompre ce couvert végétal, créant ponctuellement de vastes trouées. Autre spécificité : un relief très peu marqué. Il n’y a pas de point de vue d’ensemble, excepté depuis les bourgs et villages (Montendre-les-Pins, Montlieu-la-Garde).

Intérêts paysagers du site

À l’instar des landes à bruyères de Poitou-Charentes, celles de Haute-Saintonge assurent la transition entre boisements et prairies et s’inscrivent dans un héritage pastoral souvent conté pour sa pauvreté et sa ruralité. Aujourd’hui, ce site est remarquablement préservé et témoigne encore d’une diversité paysagère assez méconnue au sein des landes Sud Charentaises, avec notamment la présence de mares, prairies de fauche ou de pâturage. Si beaucoup associent la richesse paysagère à l’explosion des floraisons spectaculaires à la belle saison, il demeure que ces brandes méritent une attention régulière de la part du Conservatoire pour éviter qu’elles ne cèdent la place aux boisements.

Ambiances

À la mosaïque de milieux ouverts et fermés s’associe le contraste des saisons. Des sols gorgés d’eau en hiver, et parfois tard dans le printemps, laissent place à des terrains craquelés par le dessèchement prononcé de l’été. Mais en regardant de près les espèces végétales présentes, on peut détecter une diversité de natures de sols (marneux, sableux…) et de degrés d’hydromorphie (saturation en eau). Ce qui surprend, et constitue une authentique motivation de découverte, c’est ce paradoxe entre un territoire d’une apparente simplicité (des bois et des prés) et une réalité toute autre, où milieux secs et zones humides s’enchevêtrent souvent de manière assez inattendue.

Patrimoine naturel

Daphnée camélée © CEN-PC

Daphnée camélée © CEN-PC

Milieux naturels

La particularité du site réside dans la forte concentration de mares, qui fait côtoyer sur une faible superficie une végétation hydrophile et xérophile présente sur les monticules de débris et sur les pelouses calcicoles. Attenant à ces surfaces calcicoles, se développe, sur des sols sableux argileux du sidérolithique, une végétation de type lande. Lorsque la fermeture du milieu est plus marquée, nous pénétrons dans des boisements.

Faune, Flore, Géologie

Sur le site des « Carrières » à Corignac, la multitude de petites mares creusées par l’homme participe fortement au patrimoine écologique du site. En effet, d’un point de vue botanique, les rives humides abritent des espèces remarquables telles que la Gratiole officinale et le Gaillet boréal.

Leucorrhine à front blanc © CEN-PC

Leucorrhine à front blanc © CEN-PC

De nombreuses plantes méridionales s’y développent, parmi lesquelles plusieurs sont très rares en Poitou-Charentes comme la Brunelle à feuilles d’hysope, le Peucedan officinal, ou le Daphnée camélée.

En plus de cette richesse botanique, ces mares concentrent une faune de reptiles et de batraciens diversifiée. Les populations de libellules sont à la fois originales et riches avec, comme figure emblématique, la Leucorrhine à front blanc. Les secteurs de brandes comme à « Petite ferrière » fournissent un gîte aux mammifères mais aussi à de nombreux oiseaux nicheurs comme la Fauvette pitchou.

Gestion, sensibilisation

Objectifs de gestion

  • Maintenir la richesse naturelle déjà forte en réalisant des actions de conservation et de gestion des différents milieux :

– maintien des différents faciès de hauteur et d’âge de la lande,

– entretien régulier des layons dans la lande,

– réouverture du milieu calcicole.

  • Reconquérir une biodiversité par des actions de création et de restauration de milieux notamment des mares et des landes :

– réhabilitation des mares,

– création de nouvelles mares connexes au réseau de mares préexistant,

– reconversion de la jachère en prairie.

  • Sensibilisation du grand public à l’intérêt de ce patrimoine, tout en recherchant une appropriation par la population locale :

– édition de la Lettre d’information du Conservatoire,

– affiche photographique du patrimoine naturel,

– sentier d’interprétation de la Communauté de communes de Haute-Saintonge.

 

Modalités de gestion

  • Suppression des pins et maintien des bois en tas.
  • Broyage de layons par l’ACCA (Association Communale de Chasse Agréée).
  • Ré-ouverture partielle des mares par la suppression des branches ou des arbres trop envahissants.
  • Ramassage des déchets dans les mares qui bordent le chemin.
  • Rajeunissement de la brande avec coupe et enlèvement.
  • Maintien des feuillus anciens.
Bussac, Charente-Maritime © CEN-PC

Bussac, Charente-Maritime © CEN-PC